Un chiffre résume tout : plus de 50% des Français placent leur confiance dans l’assurance vie et le PER pour préparer la retraite. Face à ce duo qui occupe le devant de la scène patrimoniale, il est tentant d’opter pour l’un ou l’autre sans mesurer ce qui les distingue vraiment. Pourtant, comprendre la mécanique de chaque dispositif change la donne et peut faire pencher la balance au moment de bâtir une stratégie pour ses vieux jours.
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Quelles ressemblances lient PER et assurance vie ?
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) a fait son apparition en octobre 2019, venant peu à peu remplacer d’anciens produits d’épargne dédiés à la retraite. De son côté, l’assurance vie conserve sa réputation de valeur sûre pour qui souhaite anticiper l’avenir avec un contrat adaptable à de nombreux objectifs. En dépit de leurs différences, ces deux solutions partagent un fil conducteur : préparer financièrement l’après-carrière ou faire face à des imprévus majeurs.
Autre point commun non négligeable : le PER ou assurance vie offrent tous deux des modes de gestion au choix. Voici les principales options qui s’offrent à ceux qui souhaitent piloter leur épargne :
- La gestion libre, où chacun sélectionne ses supports d’investissement et décide de la répartition de son capital selon ses convictions.
- La gestion personnalisée, qui s’appuie sur les conseils d’un professionnel pour affiner ses choix en fonction de son profil et de ses objectifs.
- La gestion pilotée, qui confie la totalité des décisions à un expert, l’épargnant se reposant sur ses compétences pour faire fructifier le contrat.
Les vraies différences entre PER et assurance vie
Le PER : déductibilité fiscale à la clé
Le PER se démarque d’abord par un avantage fiscal remarquable. Lorsqu’on alimente un PER, les sommes versées peuvent être déduites du revenu imposable, tant qu’elles restent en dessous du plafond légal (32 419 € à ce jour). Cette souplesse fiscale allège la facture d’impôts sur le moment et séduit ceux qui souhaitent optimiser leur situation dès la phase d’épargne. Sur ce point, l’assurance vie ne propose pas de déduction à l’entrée.
Assurance vie : la flexibilité avant tout
Ceux pour qui l’agilité prime sur tout le reste se tournent spontanément vers l’assurance vie. L’accès aux fonds y est possible à n’importe quel moment, sans justificatif particulier. Il suffit d’en faire la demande auprès de son gestionnaire pour débloquer la totalité ou une partie de son capital. Les délais de versement sont encadrés : la somme doit être transférée sous 30 jours. À l’inverse, le PER verrouille l’épargne jusqu’au départ en retraite, excepté dans certaines situations exceptionnelles (accident grave, décès, chômage de longue durée…).
Assurance vie : fiscalité allégée à la sortie
La fiscalité de l’assurance vie à la sortie conserve de solides arguments. On y retrouve le régime des rentes viagères à titre onéreux, avec une taxation réduite, surtout après huit années de détention. À ce stade, seuls les intérêts sont concernés par l’impôt, et ce, selon la durée écoulée depuis l’ouverture du contrat. Le PER, quant à lui, impose à la sortie une fiscalité qui peut être moins favorable selon le choix de sortie (rente ou capital) et la situation du souscripteur.
Comment choisir entre PER et assurance vie pour la retraite ?
Ni le PER ni l’assurance vie ne s’imposent comme une solution universelle. Tout repose sur les besoins de chacun et la façon dont on envisage son avenir financier. Si la disponibilité du capital prime, que l’on souhaite piocher librement dans son épargne, l’assurance vie tire nettement son épingle du jeu.
À l’inverse, ceux qui privilégient la constitution d’un revenu complémentaire pour la retraite, tout en bénéficiant d’un cadre fiscal avantageux, trouveront dans le PER un allié de poids. Le PER s’adresse donc à ceux qui acceptent de bloquer leur épargne sur le long terme pour maximiser l’avantage fiscal.
Les deux produits se distinguent, mais chacun présente ses atouts et ses limites. Avant de trancher, solliciter l’expertise d’un conseiller financier reste judicieux. Il pourra analyser la situation globale, anticiper les besoins à venir et suggérer la solution qui colle au plus près du profil de l’épargnant.
Construire une épargne régulière, année après année, demeure la meilleure façon de se prémunir contre les secousses de la vie professionnelle, les changements de cap ou les urgences qui bousculent l’équilibre budgétaire.
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Associer PER et assurance vie pour optimiser son patrimoine : mode d’emploi
Combiner PER et assurance vie pour une stratégie sur-mesure
Jouer la carte de la combinaison offre un levier puissant pour ceux qui souhaitent tirer parti de chaque solution. Répartir son épargne entre PER et assurance vie permet de profiter à la fois de la disponibilité d’un capital et de la préparation d’un complément de revenu pour la retraite. Cette diversification répond aux imprévus tout en préparant l’avenir.
En s’appuyant sur les deux dispositifs, il devient possible de sécuriser une partie de ses économies, tout en gardant la main sur une réserve facilement mobilisable. Par exemple, une famille peut choisir de placer une partie de ses économies sur un PER pour préparer la retraite des parents, tout en gardant une assurance vie pour faire face à des projets ou coups durs à court terme.
L’accompagnement d’un spécialiste de la gestion de patrimoine prend ici tout son sens. Il saura poser les bonnes questions, évaluer les contraintes fiscales, juridiques et personnelles, et construire une stratégie cohérente. Au final, la combinaison PER et assurance vie permet de doser équilibre, sécurité et rendement, sans sacrifier la liberté de mouvement.
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Faire le bon choix n’est ni une question de chance, ni un calcul à l’aveugle. Il s’agit d’une démarche réfléchie, ajustée à la réalité de chacun. Comme un artisan façonne son œuvre, il appartient à chacun de modeler son épargne, pour qu’elle devienne un véritable socle face à demain.